Lettre du « jour d’après » : les TPE/PME

TPE, PME, artisans, commerçants :

Oubliés de la crise ?

Laminés demain ?

Intervenant 1 : James, chef d’entreprise pour le collectif « Défendons-nous »
mouvance Gilets Jaunes.

Collectif créé à la suite des impacts de la crise sur les entreprises françaises avec l’appui d’un groupe d’avocats, l’objectif étant d’attaquer l’État pour une mauvaise gestion de la crise sanitaire pour tenter d’obtenir réparation au sujet des reports d’échéances, prêts personnels, pertes des chiffres d’affaires de l’année N-1, remises des paiements de loyers (notamment pour les commerçants), etc.

Propositions : Lancer une action collective qui consisterait à attaquer l’État pour manquement dans la gestion de cette crise sanitaire à fort impact pour les TPE/PME.

Intervenant 2 : Hervé Coulaud, intervient au titre d’un organisme professionnel. Président de la FTPE région Centre Val de Loire.

Rappelle le postulat que les TPE représentent les forces vives de la nation. L’État a mis en œuvre de nombreuses mesures pour accompagner ces entreprises dans le cadre de la crise sanitaire. En voici les principaux points :

  • 2,5 millions de TPE ont reçu de manière positive les mesures de Bercy.
  • Les délais de paiement sur les échéances sociales et fiscales, les échéances bancaires, la mobilisation d’un fond pour la garantie des trésoreries, le traitement des conflits avec les fournisseurs.

  • L’aide du fond de solidarité à 1500 et 2000 € sous conditions, chômage partiel qui existe déjà mais qui, pendant cette période, a été renforcée.

  • Le cas de force majeure permettrait pour tous les marchés publics de ne pas payer les pénalités de retard.

Propositions : Les collectivités locales peuvent reprendre un certain nombre d’actions que l’État ne fait pas, ou prendre le relais de l’État.

Dans les Hauts-de-France : l’accompagnement financier, le partage de bonnes pratiques entre entrepreneurs, des plateformes numériques, la collaboration avec différents partenaires (MEDEF, chambres partenaires, corps intermédiaires : associations, organismes de branche, etc.), permettent la mise en place de ce relais.

Le département de l’Orne : aide au redémarrage des activités pour les PME.

  • Les aides des régions et départements.

Les alertes rouges (tout ce qui entrave les TPE et les mesures complémentaires demandées par la FTPE, région Centre Val de Loire) :

  • Le paiement des prestataires/fournisseurs :  les grandes entreprises ont des retards considérables dans leurs délais de paiements vis-à-vis des fournisseurs. Cette somme peut aller jusqu’à 28 milliards d’euros. Bercy a donc exigé que l’une des conditions pour les grandes entreprises de recevoir certaines aides doit être le paiement de ces fournisseurs qui représentent dans la majorité des cas des TPE. Ces montants dus mettent les TPE en tension et créent des rapports de forces déséquilibrés des entrepreneurs vs les grandes entreprises.

  • La concurrence des plateformes numériques qui ne sont pas soumises aux mêmes normes que les commerçants de proximités. Il faudrait aider les TPE à numériser leurs activités Þ proposition de Francis Palombi, président des commerçants de France, qui a proposé de mettre en place des SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) qui permet de créer des plateformes pour les commerçants de proximité.

  • La faible mobilisation des assurances : sur le 1,5 milliard annoncé par la fédération des assurances, seulement 450 millions sont destinés à venir en aide aux TPE.

  • La responsabilité des Patrons des TPE : si l’État prévoit des normes à mettre en place de manière obligatoire, ce sera la responsabilité du chef de l’entreprise de les décliner à ses frais et sous sa responsabilité. Ces mesures représentent des frais qui viennent se rajouter en plus pour la TPE. Par exemple, les mesures concernant la mise en place du port du masque, gel etc… représentent non seulement des frais, mais également des ressources dont le chef d’entreprise ne dispose pas toujours.

  • Demande de frais participatifs permettrait à l’État de renforcer les fonds propres de l’entreprise ; ce serait une forme de repêchage qui reprendrait tous les recalés des crédits bancaires. Cela aidera les petites structures à faire face aux défis soulevés par la crise.

  • La santé et le bien-être et la prise en charge humaine du responsable/du patron car tous ces dispositifs et toutes ces mesures représentent un stress et une souffrance pour l’entrepreneur : dépôt de bilan, dépression, divorce, dette, etc… Un accompagnement psychologique dès lors qu’on détecte les signaux faibles chez l’entrepreneur doit impérativement être mis en place.

Intervention additionnelle de Brice Masseix, consultant en digital, conseiller municipal de la Ville de Torcy, qui intervient sur les chambres de métiers pour accompagner les entrepreneurs pour la prise en main du virage du digital.

Il existe des mesures mises en place par les départements et auxquelles il a participé pour aider et accompagner les TPE à prendre leur virage du digital :

  • FNE (Fond National pour l’Emploi pour la région Ile de France)

  • Fond de 1500 € pour des formations adressées aux dirigeants de TPE

  • Dispositif : PME COVID qui mettraient des choses en place dans le cadre du Covid

  • Aide aux associations de 2500 € auprès des préfectures.

Rédigé par Joly Andres

Vos commentaires, idées, suggestions sont les bienvenues :
leprojetendebat@refondation.fr